La maladie de Sanfilippo ou Mucopolysaccharidose de type III (MPS III) est une maladie de surcharge lysosomale, du groupe des mucopolysaccharidoses, caractérisée par une dégradation intellectuelle sévère et rapide.
La maladie est sous-diagnostiquée (dysmorphie généralement peu marquée); c'est la plus fréquente des mucopolysaccharidoses en Hollande et en Australie avec une prévalence respective de 1/53 0000 et 1/67 000.
La fréquence des différents sous-types varie selon les pays : sous-type A plus fréquent en Angleterre, Hollande et Australie et sous type B plus fréquent en Grèce et Portugal, les types IIIC et IIID étant beaucoup plus rares.
Les premiers symptômes apparaissent entre 2 et 6 ans : troubles du comportement (hyperkinésie, agressivité) et dégradation intellectuelle, troubles du sommeil avec des signes dysmorphiques très modérés.
L'atteinte neurologique devient plus marquée vers l'âge de 10 ans avec la perte des acquisitions psychomotrices et de la communication avec l'entourage.
Une épilepsie survient souvent après l'âge de 10 ans. Quelques cas de forme atténuée ont été rapportés.
La maladie est due à la présence d'héparane sulfate non dégradé en raison du déficit de l'une ou l'autre des 4 enzymes nécessaires à son catabolisme, responsable de l'un des 4 types de MPS III : type IIIA (héparane sulfamidase), type IIIB (alpha-N-acétylglucosaminidase), type IIIC (acétylCoA : alpha-glucosaminide-N-acétyltransférase), et type IIID (N-acétylglucosamine-6-sulfate sulfatase).
Les gènes de ces 4 enzymes ont été localisés, clonés et identifiés (MPS IIIA en 17q25 ; MPS IIIB en 17q21 ; MPS IIIC dans la région péricentromérique du chromosome 8 et MPS IIID en 12q14) et de nombreuses mutations différentes identifiées.
La transmission de chaque type se fait sur le mode récessif autosomique.
L'excrétion urinaire accrue de HS permet de poser le diagnostic de MPS III.
La mise en évidence du déficit de l'une des 4 enzymes responsable dans les leucocytes ou les fibroblastes cultivés permet de préciser le type. Pour les types IIIA et IIID, la mesure d'une autre sulfatase est indispensable pour exclure un déficit multiple en sulfatases (maladie d'Austin, voir ce terme). L'identification des mutations chez le malade permet une détection fiable des hétérozygotes dans les familles.
En l'absence de traitement efficace disponible, le diagnostic prénatal est la seule possibilité proposée aux couples à risque. Il peut être réalisé, soit en testant l'activité de l'enzyme déficitaire, soit par recherche des mutations identifiées chez le malade après trophocentèse ou amniocentèse. L'allogreffe de moelle osseuse est déconseillée car elle ne ralentit pas la détérioration mentale même chez les patients greffés à la période présymptomatique.
Des essais de thérapie génique sont en cours d'étude dans les modèles animaux pour les sous-types IIIA et IIIB. La dégradation neurologique qui s'accompagne de complications multiples nécessite une prise en charge multidisciplinaire pour la mise en place d'un traitement symptomatique adapté.
Le pronostic est sombre, le décès survenant dans la plupart des cas de type IIIA vers la fin de la deuxième décennie.
Des survies plus prolongées (30/40 ans) ont été rapportées dans les sous-type B et D.
http://www.vml-asso.org/les-maladies-lysosomales/toutes-les-maladies/maladie-de-sanfilippo-mps-iii.html