Je tiens à en parler car j'ai su il y a peu qu'un ami à moi est cyclothymique, je ne connaissais pas du tout ce terme.
Identifiée formellement en 1863 par le psychiatre allemand Karl Ludwig Kahlbaum, la cyclothymie est un trouble de l'humeur (troubles thymiques) allant de la forme la plus légère à la plus grave, proche de la maniaco-dépression.
En 1898, Ewald Hecker, son disciple, qualifie la cyclothymie de « maladie circulaire de la sensibilité émotive » et le Dr. Pierre Kahn, évoque « une sorte de maladie très atténuée, un travers : la frontière qui précède immédiatement le domaine pathologique ».
La cyclothymie se caractérise par un état mental où se succèdent des périodes euphoriques et des périodes dépressives et d'irritabilité (états mixtes). L'humeur du cyclothyme est chaude et mobile, passe facilement de la tristesse à la gaieté, de la joie à la douleur. Elle varie avec l'ambiance, est en accord avec la situation. On nomme aussi cet état syntonie. Les individus qui possèdent cette constitution ont leur humeur qui évolue par phases dont les changements, le plus souvent déclenchés par le milieu, se font brusquement. La tonalité de l'humeur imprègne toute la vie psychique, toute la conscience. Le cyclothyme est spontané, direct.
À la différence du trouble bipolaire 1, le cyclothymique ne connaît qu'une exaltation modérée (appelée hypomanie) et à la différence du trouble bipolaire 2 les épisodes dépressifs sont modérés. Le trouble est établi si pendant de nombreux mois, des périodes à symptômes hypomaniaques, des périodes à symptômes dépressifs et d'irritabilité (états mixtes) alternent. Le trouble peut parfois déboucher sur un trouble bipolaire 1 (alternance de manies, de dépressions sévères et d'intervalles libres) ou un trouble bipolaire 2 (alternance d'hypomanies et de dépressions sévères).
Les spécialistes ne s'accordent pas toujours sur la différence entre le trouble (pathologie) et le tempérament (normalité). Ainsi, il semble qu'il faille retenir la souffrance ressentie (et non supportable) par le patient et les dysfonctionnements graves dans la vie sociale et affective de la personne.
Voilà pour les explications médicales, maintenant je veux vous dire une phrase, écrite par l'ami dont je vous parlais.
"Ce n'est pas une maladie, ce n'est pas génétique, c'est un tempérament. Mais ce tempérament a toujours fait de moi un solitaire, et je me suis toujours dit que j'étais moi-même bizarre."