Le délire paranoïaque est une maladie psychiatrique grave qui fait partie des psychoses, dans lesquelles la personne atteinte ne se rend pas compte de sa maladie.
Comme dans toutes les psychoses, le signe principal est l’apparition d’un délire, donc de la perte de contact avec la réalité. Ce délire est en général bien organisé autour d’un thème principal lié à la conviction d’être persécuté. Le malade interprète alors tous les éléments de la vie quotidienne à partir de cette conviction, et réorganise la réalité de façon délirante, souvent avec une grande exaltation et en croyant fermement à ses interprétations.
Il existe un risque d’agressivité de la personne malade en cas de fixation des idées délirantes sur une personne précise.
On distingue trois grands types de délires paranoïaques : le délire dit "en réseau", le délire d’interprétation et le délire de relation.
Délire en réseau
Le délire en réseau touche un aspect particulier et spécifique de la vie du malade, et se concentre sur un thème bien particulier. Les thèmes sont alors liés notamment à une revendication particulière après un préjudice (vrai ou imaginaire), à la suite duquel la personne s’estime victime d’une injustice (procès perdu, licenciement, injure…). La réaction délirante donne lieu à différents types de délires de revendication
•Revendication judiciaire, avec recours à des procès systématiques et sans fin
•Revendication de découvertes, grandioses et délirantes, pour lesquels la personne ne s’estime pas reconnue à sa vraie valeur
•Revendication autour de la santé si la personne ne s’estime pas correctement traitée pour une maladie, le plus souvent imaginaire
•Revendication métaphysique, avec la construction de systèmes politiques ou religieux complets mais totalement délirants.
Les thèmes du délire peuvent également être liés à un élément passionnel spécifique : jalousie ou érotomanie
•Dans le délire de jalousie, le malade peut faire une véritable fixation sur une personne précise, un hypothétique concurrent ou rival, professionnel ou amoureux, et cherche alors des preuves de la justesse de son délire
•Dans le délire érotomaniaque, le plus souvent féminin, le malade est convaincu de façon délirante d’être aimé par une autre personne, et interprète tous les actes de celle ci à la lumière de cette conviction.
Délire d’interprétation
Le délire d’interprétation touche petit à petit tous les éléments de la vie quotidienne. Le malade est alors convaincu qu’il est la victime de persécutions organisées, d’un complot, et passe son temps à accumuler les preuves de ce complot imaginaire. Tous les évènements quotidiens sont alors interprétés en fonction de cette conviction, et constituent pour le malade autant de preuves qui renforcent sa conviction. Dans ce type de délire, le malade utilise toute son intelligence afin d’enrichir les éléments du délire. Il peut parfois convaincre son entourage de la réalité de cette persécution, bien qu’il n’en parle que rarement car il soupçonne tout le monde de faire partie des "comploteurs".
Délire de relation
Le délire de relation se développe sur des personnalités hypersensibles, en général après un événement spécifique (échec, conflit, injure…). Le malade à l’impression d’être le centre d’attention de tout son entourage, et il est convaincu que tout le monde le juge ou parle de lui en permanence de façon négative. Des éléments de dépression et de forte anxiété sont en général associés.